
Roberto Fonseca incarne à lui seul le renouveau de la musique cubaine. Pianiste virtuose, compositeur et multi-instrumentiste, il s’inscrit dans la lignée des grands artistes de son île natale, tout en repoussant sans cesse les frontières du jazz et des rythmes afro-cubains.
Né en 1975 à La Havane dans une famille d’artistes, il fait sensation dès l’âge de 15 ans en se produisant au Festival de Jazz de La Havane. Ce même festival dont il deviendra, plus de deux décennies plus tard, le directeur artistique, succédant ainsi à l’illustre Chucho Valdés. Après un passage à l’Instituto Superior de Arte et un premier album solo, Tiene que ver, il rejoint en 2001 le Buena Vista Social Club, côtoyant des légendes comme Ibrahim Ferrer et Omara Portuondo.
Explorateur infatigable, Fonseca multiplie les collaborations et les expériences musicales : du reggaeton au hip-hop en passant par l’afro-jazz, il s’associe à des figures telles que Gilles Peterson, Joe Claussell ou encore Fatoumata Diawara. Son album Yo, qui fusionne influences cubaines, africaines et américaines, est nommé aux Grammy Awards en 2012, tandis que ABUC revisite avec audace l’histoire musicale de Cuba. En 2019, il s’entoure d’Ibrahim Maalouf et de la rappeuse Danay Suárez pour Yesun, un projet où tradition et modernité se rencontrent avec brio.
À 45 ans, il cumule neuf albums solo, une vingtaine d’albums en collaboration et de nombreuses distinctions, dont le titre de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Son dernier opus, La Gran Diversión, est un hommage vibrant à l’âge d’or de la musique cubaine et aux nuits enflammées de La Havane. À travers un orchestre digne du Buena Vista Social Club, Fonseca redonne vie aux rythmes du mambo, de la rumba et du bolero avec une énergie débordante. Un artiste hors norme, qui insuffle un vent de modernité à l’héritage musical de son pays.